Celui-ci prévu pour accueillir les JO 2020 et la Coupe du Monde de Rugby 2019 affichait un coût plus élevé que prévu. Le projet de nouveau stade olympique pour accueillir l’édition 2020 à Tokyo a été annulé par le premier ministre, Shinzo Abe, jeudi dernier. Le projet d’ouvrage dévoilé dès 2013 et imaginé par l’architecte irako-britannique Zaha Hadid, avait remporté un concours international lancé par les organisateurs.
En retard sur le calendrier, les autorités ont d’ores et déjà annoncé que les matches de la Coupe du Monde de Rugby 2019 ne pourraient avoir lieu dans la future enceinte olympique.
Les coûts de construction de cet édifice imposant, qui aurait culminé à près de 70 mètres de haut pour une capacité de 80 000 places, ont atteint 2 milliards d’euros, soit 650 millions d’euros de plus que prévu. Si l’accord trouvé entre le ministère des Sports japonais et deux entreprises de BTP avait été exécuté, le Japon aurait disposé de l’enceinte sportive la plus coûteuse de l’histoire des Jeux Olympiques modernes. La construction du stade olympique pour les Jeux de Londres n’a nécessité qu’un tiers de la somme du projet de Zaha Hadid.
Cette hausse du coût inexpliquée a été attribuée au design. Or, l’architecte, qui a dessiné le centre aquatique des olympiades londoniennes, se défend sur le site internet de sa compagnie, «le design utilise des matériaux et des techniques standards prenant en compte les capacités des constructeurs japonais et le budget arrêté».

Un projet longtemps controversé
Ce projet de stade en forme de «casque de vélo intergalactique» avait provoqué la colère des amoureux de ce quartier historique de la capitale japonaise. Une pétition a recueilli quelque 80 000 signatures contre le projet qui aurait imposé sa silhouette futuriste, à un îlot de verdure au centre de Tokyo. Paradoxalement, le jardin qui borde le lieu choisi pour bâtir le stade, avait été créé à la gloire de l’empereur Meiji qui avait fait basculer le Japon dans la modernité.
Outre l’aspect environnemental, le gouverneur de Tokyo, Yoichi Masuzoe, déplorait la part prépondérante demandée à la capitale japonaise dans le financement de la coûteuse infrastructure. Le gouverneur qui ne cache pas son dégoût pour ce qu’il qualifie d’«huître obscène», demande au gouvernement de revoir sa participation dans le budget du futur stade olympique pour «un événement qui revêt un intérêt national.»
Un nouvel appel d’offre a été lancé par les organisateurs. Pour l’heure, nul ne sait si l’architecte Zaha Hadid sera toujours sollicitée.