Ils n’auraient jamais pensé qu’un pari pouvait se transformer en une telle aventure entrepreneuriale. En 2011, devant une pinte de bière, sur la terrasse ensoleillée d’un café, Bastien Rabastens et Clément Scellier regardent les participants de l’émission d’aventure de la téléréalité, Koh Lanta, engloutir des insectes vivants. Les deux amis se lancent le défi d’en manger. Ils commandent des criquets de Thaïlande, mettent deux semaines à sauter le pas et à surmonter leur appréhension. Ils se rendent compte que les “bestioles” ont du goût et sont remplies de protéines. «Peu à peu, l’idée a émergé de lancer une affaire autour des insectes comestibles. On s’est pris au jeu ! », confesse Bastien Rabastens, cofondateur de Jimini’s.
Rendre attractif les produits Jimini’s
Leur idée ? Travailler sur la possibilité d’en déguster au moment de l’apéritif, instant convivial et de partage. Ils choisissent le criquet et le molitor, un ver de farine, et les assaisonnent avec différentes épices. La startup, www.jiminis.com, est créée en 2012 et la commercialisation démarre fin 2013. « Nous avons mis un an et demi à rendre attractifs nos produits. Nous avons misé sur le goût pour les rendre croustillants et beaucoup travaillé sur le packaging en mettant des couleurs », explique l’entrepreneur. Ils approchent des magasins spécialisés dans l’épicerie fine tel que la Grande épicerie de Paris et testent leurs produits auprès de leurs clients. « Nous nous sommes positionnés sur le segment premium pour valoriser la qualité de nos apéritifs », poursuit-il.
Entrepreneurs autodidactes
Les deux amis ont des profils qui se complètent. Clément Scellier a fait des études de commerce et Bastien Rabastens, des études de droit. Ils apprennent le métier d’entrepreneurs sur le tas en rencontrant d’autres start-up et en intégrant Incuba’School du campus de la Chambre de commerce et d’Industrie d’Ile-de-France (CCI). «Des professionnels nous ont conseillé et challengé pour pousser plus loin notre projet », souligne le co-créateur. A ce jour, ils ont vendus près de 50.000 boites dans près de 200 points de vente.
Leur ambition : développer une filière “made in France »
Leur ambition est de diversifier leurs activités en proposant, par exemple, des molitors “natures” pour les cuisiner et accompagner les plats comme peuvent l’être les légumes. « Cette idée émane de nos clients. Nos réfléchissons aussi à transformer les insectes en poudre pour assaisonner les plats », assure-t-il. Les insectes viennent d’un élevage en Hollande et sont cuisinés en France, en Normandie précisément. Mais à terme, les deux fondateurs souhaitent développer une filière de production dans l’Hexagone. « C’est une niche prometteuse et en plein développement mais il y a tout à construire », dit-il.
Les apéros-insectes ont suscité l’enthousiasme des clients mais également celui du jury du Moovjee qui a été séduit par le concept et le dynamisme de ces deux jeunes. Les insectes sont bien l’avenir de l’apéro !