
Le pâtissier star propriétaire de neuf boutiques au Japon s’installe bientôt dans le Marais à Paris. Il s’inspire du monde de la mode



Le célèbre chocolatier, ex-meilleur ouvrier de France, s’est fait un nom en Asie. Avec neuf boutiques au Japon, deux à Taïwan et une à Shanghai, Jean-Paul Hévin, qui a créé sa marque en 1988, réalise désormais la majorité de ses ventes là-bas (contre 13 millions d’euros dans ses quatre magasins en France). Il emploie 150 salariés au Japon , contre 70 en France. Celui qui dit « avoir le gâteau au chocolat comme ADN » a travaillé un an et demi au Pays du Soleil Levant au début de sa carrière. Il en a gardé le goût du raffinement gastronomique. L’expérience lui a aussi permis de percer plus facilement dans ce pays. Et d’y ouvrir une vraie boutique à Tokyo en 2003 plutôt qu’un corner dans un grand magasin, comme cela se fait habituellement . «J’ai mis deux ans à les convaincre. J’avais une stratégie : j’y ai créé un bar et une cave à chocolat. Ça a été le succès immédiat » explique Jean-Paul Hévin dans les locaux exigus où il reçoit au dessus de sa boutique du 7è arrondissement parisien.


Un laboratoire de 3000 mètres carrés
Contrairement à nombre de ses confrères, le pâtissier chocolatier envoie à l’étranger l’intégralité des produits (pâtes, chocolat, etc). Ils sont élaborés dans le laboratoire de 3.000 m2 installé à Colombes (Hauts-de-Seine). Les gâteaux sont ensuite « montés » dans chaque pays. Les secrets de sa réussite ? L’innovation y a certes sa place -il a lancé en 2000 un chocolat au fromage en guise d’apéritif- mais il confie avoir surtout su s’entourer de nouvelles compétences. Depuis sept ans, il s’appuie sur les conseils d’un directeur artistique, venu du monde de la mode (Lanvin, Givenchy). « Il me conseille sur la forme, la couleur, les tendances » explique ce créateur, qui vend plus de 180.000 tablettes de chocolat par an, son produit toujours phare . S’il rêve maintenant de conquérir l’Europe (Italie, Allemagne..), le chef pâtissier n’oublie pas Paris. Il ouvrira à la mi-octobre une grande boutique dans le quartier du Marais, où il déclinera tous les deux mois un grand cru du chocolat sous toutes ses formes.
Marion Kindermans – Les Echos