Sans univers pas de personnalité, sans personnalité, pas d’amour : telle est l’équation qu’Apple a su dès l’origine résoudre afin de se constituer une « fan base » quasi unique dans l’histoire des marques. Alors que la technologie favorise l’émergence d’un consommateur infidèle, méfiant et calculateur, la compagnie a dès l’origine identifié le précieux capital que constituait ses clients, qui, pour la plus grande part, sont devenus des fans inconditionnels de la marque.
Nourris depuis de nombreuses années par l’idéal alternatif et libertaire de la firme de Cupertino, les Apple addicts deviennent de précieux propagandistes de la pomme sur les réseaux sociaux, dont l’enthousiasme permet d’amplifier la diffusion des contenus et les faire rayonner beaucoup plus vite et plus loin que les communicants de Cupertino ne sauraient le faire eux-mêmes.
Jadis raillée par les bien-pensants, l’image du fan retrouve en ces temps incertains une véritable aura auprès de l’ensemble des chefs d’entreprises. Sa fidélité, son engagement, son abnégation mais surtout son pouvoir financier quasi illimité sont désormais loués unanimement par tous les acteurs économiques qui n’hésitent plus à l’intégrer définitivement au sein de leur business model.
Producteur d’énergie positive, le fan d’Apple endosse aujourd’hui de nombreux rôles. Prescripteur acharné d’un nouveau produit, testeur d’une nouvelle offre, ses avis se propagent et fusent sur la toile. Par sa loyauté, sa disponibilité et son engagement, le fan semble être devenu un consommateur en haute résolution. Un aficionado désormais mis à l’honneur par Apple dans ses campagnes de communication qui en publie les meilleurs clichés pour vanter les qualités photographiques de ses produits.
Alain Rousso